Une explication additionnelle sur le fait que le total des activités humaines puisse amplifier les variations du climat.
On désigne en général par climat une grandeur plutôt subjective et donc quelque peu équivoque. Il est en effet admis que le climat correspond aux conditions météorologiques moyennes (températures, précipitations, ensoleillement, humidité de l’air, vitesse des vents, etc.) qui règnent sur une région donnée durant une longue période. Pour l’Organisation météorologique mondiale, elle doit être d’au minimum 30 ans. Puisqu’il se traduit par des moyennes, le climat se caractérise également par des extrêmes et des variations qui restent à l’intérieur de certaines limites jugées normales. Depuis la dernière glaciation, l’humanité a déjà connu plusieurs importantes variations climatiques dépassant ces limites1 et ceci à des époques ou son empreinte écologique était encore bien discrète. Dans la Nature tout fluctue, rien n’est exactement comme avant et rien ne sera exactement comme après. Toutefois, ce qui inquiète actuellement plusieurs observateurs est que ces limites semblent avoir changé brusquement au cours de l’ère industrielle. Il est alors normal de nous demander si les activités humaines ont une quelconque responsabilité dans ces changements. Je pense que c’est fort probable, mais de là à se diriger vers une situation apocalyptique, comme nous le promet le GIEC et ses disciples, n’est pas raisonnable.
Dans mon blog du 27 novembre 2022 et dans le cinquième chapitre de mon livre, j’argumente que l’élévation de la température moyenne de la Terre au cours de l’ère industrielle est en partie due à la perte de complexité de la biosphère. Cette dernière est provoquée par les multiples agressions que lui a infligées notre paradigme économico-industrielle pendant cette période. Mais il n’y a pas que l’élévation de la température moyenne qui pose problème, il y a aussi cette grande variation climatique dispersée de manière chaotique quasiment n’importe où sur la Terre. À mes yeux, ce phénomène pourrait aussi être lié à l’ensemble des activités humaines sur cette Terre, du moins jusqu’à un certain degré.
Voici l’explication :
Physiquement, le climat résulte de l’interaction des quatre principaux réservoirs de chaleur que forment l’asthénosphère, les océans, l’atmosphère et les surfaces continentales. Aucun de ces réservoirs n’est statique, ils sont en constant changement comme, répétons-le, strictement tout dans la Nature. La science officielle mesure les changements climatiques essentiellement par un seul paramètre : la température moyenne à la surface de la Terre. C’est audacieux venant de scientifiques, car cette grandeur est une notion abstraite éloignée de toute réalité tangible. Elle laisse donc la place à toutes sortes d’interprétations et de manipulations des cerveaux.
Si on s’attarde uniquement sur la variation temporelle de la température en un lieu précis de la Terre sur une durée de quelques siècles, nous pouvons dire que cette variation résulte de changements temporaires d’un grand nombre de paramètres, parmi lesquels la variation dans les échanges thermiques entre les différents gros réservoirs de chaleur mentionnés plus haut. Parmi ces échanges, nous pouvons citer :
1°) les échanges de chaleur survenant entre l’asthénosphère (dont la température est de l’ordre de 1100 °C) et la croûte océanique (qui, en certains endroits, peut être relativement très mince) ;
2°) les échanges thermiques qui peuvent avoir lieu entre cette croûte océanique et les océans, par exemple lors du mouvement des plaques tectoniques ;
3°) les importants échanges de chaleur entre les courants marins et l’atmosphère, par exemple le phénomène El Niño—La Niña.
4°) les échanges d’énergie et de matière (volcans) entre l’asthénosphère et l’atmosphère ;
5°) les grands échanges de chaleur par convection entre les basses couches atmosphériques et la tropopause, comme par exemple les variations de l’ondulation des différents Jet Stream ainsi que les échanges exothermiques et endothermiques dus par exemple aux changements de phases de l’eau contenue dans l’atmosphère.
6°) les réactions physico-chimiques dans l’atmosphère bombardée de rayonnements ionisants, eux-mêmes influencés par les champs magnétiques provenant des mouvements du magma terrestre et des champs magnétiques solaires. Ces interactions pourraient jouer un rôle sur la formation de certains nuages, de l’ozone et d’autres molécules de l’atmosphère ainsi que sur la distribution spectrale des rayons arrivant sur Terre ;
7°) la variation naturelle de la concentration de particules pouvant interagir avec les rayons du soleil et qui sont en suspension dans l’atmosphère, telles les poussières volcaniques et industrielles, les nuages et les gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote, molécules d’eau, etc.). S’ajoutent à cela les émissions anthropiques de ces gaz à effets de serre et des aérosols.
8°) les importants changements de la complexité de la biosphère dus au total des activités humaines soutenues par les énergies utiles, indépendamment de la source de ces énergies. En effet, l’Homme modifie indiscutablement la biosphère. En conséquence, et parce que dans la Nature tout est lié, il n’est pas surprenant que le climat change en même temps que changent les structures de la biosphère, en particulier sur la surface des terres émergées modifiées par les activités humaines.
Cette liste de phénomènes n’est pas exhaustive. Citons par exemple la relation entre la végétation et la formation de nuages ainsi que la relation entre nuages et climat. Et puis il y a tout ce que nous ne savons pas encore. Cette liste permet néanmoins de comprendre que l’affirmation comme quoi le CO2 anthropique serait le principal responsable de l’augmentation de la température globale terrestre et, de là, la cause principale des changements climatiques peut diviser la communauté scientifique. L’absence de vrais débats sur cette question fait de l’influence du CO2 sur le climat un dogme plutôt qu’une vision scientifique. Rappelons encore une fois que, dans un système aussi complexe que la biosphère, attribuer un effet (par exemple l’augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre) à une seule cause (par exemple l’augmentation du taux des gaz à effet de serre dans l’atmosphère) montre une profonde méconnaissance d’un système complexe et en particulier celui de la biosphère et de l’atmosphère.
Quantifier l’influence relative de l’Homme sur les changements climatiques globaux est une autre paire de manches.
En effet, tous les phénomènes brièvement décrits ci-dessus, ne sont pas indépendants comme le considère le plus souvent une certaine science, car dans la Nature, tout agit sur tout. La plupart des phénomènes naturels sont de type pseudo-cyclique ayant différentes périodes et amplitudes. Leur addition, leur combinaison dans le temps donne naissance à une variabilité de la température parfois forte et d’allure pseudo-cyclique. Cela peut provoquer des phénomènes s’apparentant à ceux d’un effet de résonance qui pourraient expliquer en partie les changements climatiques abrupts et de relativement courtes durées dans l’espace et dans le temps. Les interférences entre ces différents phénomènes pouvant altérer le ou les climats rendent quasi impossible de connaître leurs poids relatifs et absolus sur les changements climatiques. Les prévisions quantitatives sur l’avenir du ou des climats issues de modèles mathématiques, aussi sophistiqués soient-ils, devraient être prises avec une extrême précaution.
La troposphère appelé souvent l’atmosphère2 est l’agent principal régissant le climat. L’atmosphère forme l’enveloppe gazeuse qui entoure notre planète. Bien que cette enveloppe soit extrêmement fine par rapport à la dimension de la Terre, elle protège la surface de la biosphère. Du point de vue physique, elle représente un système hypercomplexe de type chaotique3. En effet cette couche d’air n’est pas du tout homogène en termes de sa composition chimique et de la concentration des molécules qui la compose, en particulier les molécules d’eau sous ses différents états. Elle n’est pas homogène non plus dans ses paramètres physiques : densité, température, pression, énergie calorifique et énergie cinétique de ses molécules. Parce que cet air a une masse, elle subit les forces de gravité de la Terre et parce que cette dernière tourne, chacune de ses molécules subissent en plus la force dite de Coriolis4. A la surface de la Terre, là où nous vivons, les mouvements de l’air sont encore influencé par des facteurs géographiques locaux comme la latitude, l’altitude, la présence d’étendue d’eau de surface plus ou moins importante, la disposition et la caractéristique du relief, la végétation (forêts, steppes, champs cultivés, terres nues), l’urbanisation et les activités industrielles. En plus elle reçoit l’énergie calorifique du soleil aussi de manière pseudo cyclique : le soleil éclaire différemment la Terre durant un cycle de 24 heures et encore différemment tout au long des 365 jours de l’année avec en plus une variabilité de ces paramètres sur des milliers d’années (paramètres de Milankovitch5)
De ce fait, l’atmosphère est constamment traversée par des vents chauds et froids, des masses d’air ascendantes et descendantes, des anticyclones, des dépressions entraînant des mouvements de molécules d’eau dont l’état (vapeurs, liquide solide) peut changer rapidement en se matérialisant soit par des nuages, des pluies ou des sécheresses, phénomènes s’accompagnant toujours de fortes variations d’énergies thermiques. S’ajoutent encore à cela les échanges d’énergies thermiques par rayonnement provenant de l’interaction d’ondes électromagnétiques émises par le soleil, la surface de la Terre et certaines molécules appelées « gaz à effet de serre ». Parmi tous les phénomènes pouvant influencer le climat décrit brièvement ici, c’est ce dernier, l’influence des gaz à effet de serre, qui a retenu toute l’attention des chercheurs du GIEC. Ainsi, des travaux considérables ont été faits sur un modèle tellement simplifié, qu’il en est difficile d’accepter ses conclusions chiffrées.
Nous venons de le voir rapidement et d’une manière hyper simplifiée, la description des phénomènes multiples et variés qui se passent au sein de l’atmosphère et qui, en dernier ressort, va conditionner le climat à un moment donné et en un lieu donné à la surface de la Terre. Certains physiciens parlent d’un système complexe du type chaotique parce que même une petite modification au sein du système, par exemple à la surface de la biosphère, peut engendrer des modifications climatiques, relativement importantes en divers lieux de la planète.
Tous ceux qui connaissent le plaisir de voler en parapente ou en aile delta savent que survoler une autoroute ou un champ de blé offre des ascendances, mais rien à espérer au-dessus d’une forêt. Imaginez alors les changements dans la circulation atmosphérique que peuvent provoquer les villes, les grandes surfaces de culture de blés, les grands parcs d’éoliennes et de panneaux solaires. Tous représentent des petits changements par rapport au passé, (il y a deux siècles par exemple) mais qui avec le temps et selon la théorie du chaos, peuvent avoir engendré des conséquences météorologiques importantes en divers lieu du globe et à différents moments. C’est un peu comme la célèbre métaphore d’Edward Lorenz6 qui dit qu’un battement d’aile de papillon au Brésil peut déclencher un ouragan au Texas. Plus réaliste, la théorie du chaos dit que dans un système physique complexe comme la biosphère, un changement même très faible d’un ou plusieurs de ses paramètres peut avoir des conséquences importantes sur son comportement, en l’occurrence : le comportement de la biosphère.
Ce qu’il est à retenir de tout ça est le suivant : le climat, en un lieu donné et à un moment donné, dépend de ce qui se passe dans l’ensemble de l’atmosphère. Il ne peut pas être simulé par des modèles mathématiques, car il s’agit d’un système complexe chaotique, non modélisable. L’étude de ces systèmes ne nous permet que de tirer des tendances et des limites, utiles certes, mais non-chiffrables. Le fait de savoir que ces systèmes soient sensibles à de faibles modifications de ses constituants, nous suggère que des modifications infligées par l’Homme à la surface des terres émergées, et même à la biosphère en général, puissent engendrer des changements climatiques temporaires relativement importants et inattendus en n’importe quel lieu de la planète. Ainsi, l’Homme pourrait être en partie responsable des changements climatiques observés, non pas tant par la quantité de CO2 qu’il injecte dans la biosphère, mais surtout par le total de ses activités soutenues par les énergies exogènes quel que soit la provenance de ces énergies. Si cette analyse est correcte, alors l’Accord de Paris sera sans effet. Par contre, chiffrer la contribution de l’Homme aux changements climatiques observés n’est pas possible. La faire serait une imposture.
Par ailleurs, il ne faudrait pas que les changements climatiques soient l’arbre qui cache une forêt d’autres problèmes bien plus importants. Mentionnons la perte de la biodiversité qui n’est pas une conséquence du réchauffement climatique mais bien une conséquence de notre paradigme économico-industriel. La conservation de la biodiversité est la garantie que la chaîne alimentaire dont nous occupons le dernier maillon ne soit pas rompue. Nous n’avons rien à gagner qu’elle soit perturbée, bien au contraire. L’autre problème est la diminution annoncée des flux d’énergies et de matières utiles absolument nécessaires au maintien de notre paradigme économico-industriel et au fonctionnement de notre civilisation mondialisée. Voir mes blogs du 26 janvier 2022 et du 3 février 2023.
Pourquoi alors les médias insistent lourdement sur les changements climatiques, peu sur ceux de la biodiversité et quasiment rien sur la diminution possible des flux d’énergie et de matière utile ? Ce sujet sera traité dans un prochain blog. Mais auparavant, il me semble utile de parler de la difficulté que même les gens sincères et intellectuellement honnêtes rencontrent pour décrire ce qu’ils croient être la vérité. Nous en parlerons la semaine prochaine.
1 https://belgotopia.com/2019/12/19/2000-annees-de-dereglements-climatiques/
2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Atmosph%C3%A8re_terrestre
3 https://www.science-climat-energie.be/2019/10/22/la-science-classique-sarrete-ou-commence-le-chaos/
4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Force_de_Coriolis
5 https://fr.wikipedia.org/wiki/Param%C3%A8tres_de_Milankovi%C4%87
6 https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_papillon
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