Taux de CO2 dans l’atmosphère.
L’augmentation de la température moyenne de la Terre, voir le blog du 13 Novembre 2022, est attribué par le GIEC (la référence officielle en la matière) à l’augmentation de CO2 engendrée par la combustion des énergies fossiles. Nous avons déjà discuté dans le blog mentionné plus haut du manque de rigueur scientifique au sujet de la mesure de la température moyenne. Qu’en est-il de celles du CO2 dans l’atmosphère ?
À part pour quelques mesures sporadiques faites dans une cinquantaine de places réparties dans le monde et des mesures faites par quelques avions, surtout aux États Unis, le taux de CO2 dans l’atmosphère provient essentiellement des mesures de la concentration de CO2 exprimées en partie par million1 (ppm) mesurées à une altitude de 3397 mètres sur le flanc nord du volcan Mauna Loa, lui-même situé dans la Grande Ile d’Hawaii2.
Pourquoi cet emplacement curieux pour mesurer le taux de CO2 contenu dans l’atmosphère terrestre ? Parce qu’il existait déjà à cet endroit un institut, le NOAA, National Oceanic and Atmospheric Administration. Sa mission étant de comprendre et prévoir les changements environnementaux essentiellement des océans et de l’atmosphère, d’administrer les ressources marines et côtières et de rencontrer les besoins sociaux économiques des États-Unis dans ces domaines3. Dans cet Institut, un scientifique du nom de Charles David Keeling4 mesurait déjà depuis 1950 la teneur de CO2 dans l’air à l’aide d’un spectrophotomètre. Cet Institut est alors devenu la référence en la matière.
Il est toutefois légitime de se poser la question si les mesures de la NOAA représentent bien la concentration moyenne de CO2 dans l’ensemble de l’atmosphère, puisqu’elles n’enregistrent que les variations saisonnières d’un point dans l’hémisphère nord ?
Autre sujet d’étonnement pour le physicien lambda : la précision avec laquelle le taux atmosphérique de CO2 est donné. Par exemple, la Société américaine de météorologie est capable d’écrire5 : « En 2021, les principaux gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère terrestre ont continué d’augmenter. La concentration annuelle moyenne mondiale de dioxyde de carbone (CO2) était de 414,7 ± 0,1 ppm, une augmentation de 2,6 ± 0,1 ppm par rapport à 2020, le cinquième taux de croissance le plus élevé depuis le début des enregistrements en 1958. C’est la concentration de CO2, encore une fois, la plus élevée de celles des enregistrements modernes et des carottes de glace datant de 800 000 ans ».
Pouvoir établir une moyenne mondiale de la concentration de CO2 dans l’atmosphère à une molécule près sur 10’000’000 tient plus du tour de passe-passe d’un brillant prestidigitateur que d’un exploit scientifique.
De nouveau on peut s’inquiéter du manque de rigueur avec laquelle la mesure du CO2 dans l’atmosphère est faite. Cette légèreté scientifique est d’autant plus coupable qu’elle est utilisée pour angoisser en permanence des écologistes crédules. Voir un article intéressant qui illustre le manque de consensus sur la précision des mesures du CO2 atmosphérique.6
En résumé, les méthodes tant pour déterminer l’élévation de la température moyenne à la surface de la Terre, que du taux de CO2 moyen dans toute l’atmosphère manquent cruellement de rigueur et leurs valeurs annoncées par le GIEC devraient être prises avec grandes précautions. Pire, l’accroissement de la température terrestre en fonction de l’accroissement du taux de CO2 atmosphérique est encore plus incertain. Que dire alors des prévisions du GIEC sur le moyen et long terme, sachant qu’elles proviennent d’une part de valeurs entachées d’une forte incertitude et de modèles mathématiques encore plus aléatoires. En effet, comme je l’explique dans l’Annexe B de mon livre, il n’est pas possible de modéliser la Nature.
Alors pourquoi tout ce tapage médiatique sur l’avenir apocalyptique promis par le GIEC au travers des COP qui se succèdent et qui toutes nous promettent le pire ? L’ONU, les gouvernements des différents pays, les lobbies qui les infiltrent auraient-ils un avantage à créer cette angoisse ? Je vous laisse vous exprimer à ce sujet.
1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Partie_par_million
2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Mauna_Loa
3 https://fr.wikipedia.org/wiki/National_Oceanic_and_Atmospheric_Administration
4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Courbe_de_Keeling
5 https://ametsoc.net/sotc2021/StateoftheClimate2021_lowres.pdf
6 https://www.skyfall.fr/2010/01/10/les-mesures-de-gaz-a-effet-de-serre-sous-linfluence-de-volcans-en-eruption/
Comments (2)
J’ai le sentiment par vos écris que vous méprisez passablement le GIEC et ses travaux. Apparemment vous ne les trouvez pas scientifiques.
Ai-je raison ? Si oui, pouvez-vous nous expliquer le pourquoi.
Merci pour votre réponse.
Bonjour Damien,
Merci pour votre commentaire et question.
Si je donne ce sentiment de mépris, j’en suis profondément navré, car je ne méprise ni le GIEC, ni ses collaborateurs. Nous n’avons que des divergences de point de vue. C’est des plus courants en Science, et cela ne nécessite aucun mépris, insulte, voire haine de part et d’autre.
À mes yeux, la façon de penser du GIEC est en parfait accord avec celle de notre paradigme économico-industriel, colonne vertébrale de notre civilisation actuelle. Ce n’est pas vraiment un reproche, car nous sommes tous, par la force des choses, plus ou moins influencés par la forme de pensée propre à ce paradigme. Je ne cherche pas non plus à discuter la valeur de ce paradigme, je prétends seulement qu’il ne peut pas être durable et qu’il se délitera progressivement au cours du temps. C’est le thème central de mon livre et de mes blogs.
Quant à votre sentiment que je trouve les travaux des collaborateurs du GIEC peu scientifiques, il y a du vrai, et je vais m’en expliquer. Un scientifique est de nos jours un salarié, comme tout le monde. Il a été formé pour répondre aux questions que lui pose celui qui le paie. Il n’est pas censé remettre tout en question parce que, tout d’un coup, l’institution pour laquelle il travaille ne correspondait plus à ses nouvelles convictions philosophiques. Si c’est le cas, il doit alors se soumettre ou se démettre. Se démettre n’est pas toujours facile quand on a sacrifié ses années de jeunesse à étudier et à se spécialiser dans des branches difficiles, souvent mal payées et que, en dehors de cela, on ne sait pas faire grand-chose d’autres qui puisse nous rémunérer et faire vivre notre famille. Entendons-nous aussi sur le terme « peu scientifique ». Les travaux des collaborateurs du GIEC utilisent des techniques de pointe, des appareils et des ordinateurs de très hauts niveaux, c’est indiscutable et c’est ce qui leur donne leur statut de scientifique. Ce que je leur reproche n’est pas leur capacité à maîtriser ces outils, mais plutôt le manque de rigueur dans leur modèle décrivant les échanges thermiques entre la Terre et son atmosphère. Ce modèle est trop simpliste. Je reviendrai probablement sur ce sujet dans un prochain blog. À mes yeux, il ne peut conduire qu’à des conclusions intellectuellement difficiles à accepter. Par contre, pour beaucoup d’entre nous, les recommandations du GIEC ouvrent un champ immense à de nouvelles activités humaines et de là, augmentent encore plus nos richesses matérielles (du moins pour certains).
Et puis, il y a cette savante division du travail, cette spécialisation à outrance qui empêche tout employé à savoir à quelle aventure il participe vraiment. Par exemple, les scientifiques qui travaillent sur un satellite chargé de mesurer la température à la surface de la Terre, n’ont pas vraiment le temps, ni le loisir, ni la possibilité, ni l’envie de se poser la question si cette augmentation de température est la cause ou l’effet d’une augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. On leur demande de faire un travail, ils le font au mieux. C’est normal, rien à leur reprocher.
Le GIEC, qui est une institution onusienne, s’est fixé pour mission de prouver que les gaz à effet de serre, en particulier l’abondance du CO2 anthropique, est de loin la cause principale du réchauffement climatique. Tout scientifique qui émettrait l’idée qu’il y aurait peut-être aussi d’autres causes à ce réchauffement serait vu au mieux comme un mouton noir ou au pire comme un dangereux négationniste financé par le lobby pétrolier. Ce comportement ne correspond pas à la déontologie scientifique. Idéalement, un scientifique devrait pouvoir travailler en dehors de toute pression idéologique, politique, économique, militaire ou religieuse. Hélas, cet idéal n’existe plus depuis longtemps. À moins d’être fortuné ou à la retraite, un scientifique est un salarié comme les autres. Dès lors, l’employeur qui le paye doit pouvoir compter sur un retour à investissement. C’est la règle de notre paradigme, tout salarié, tout scientifique doit s’y plier.
Le GIEC est un Groupement Intergouvernemental. C’est donc les gouvernements qui emploient les scientifiques et leur fournissent leur cahier des charges, en clair leur disent ce qu’ils doivent faire ou démontrer. Dès lors, quand les écologistes militants défilent dans la rue pour implorer leur gouvernement à faire ce que les scientifiques recommandent, il y a un côté ubuesque qui échappe totalement à une jeunesse encore imprégnée d’idéaux.
Au niveau méthodologique, je reproche à cette science de faire de sorte que l’environnement s’adapte à ses outils mathématiques et à ses instruments de mesure, plutôt que faire le contraire. La philosophie, l’éthique sont absentes de cette science. J’ai l’impression que le GIEC, en sélectionnant et en choisissant les sujets de recherche, veille à ce que le paradigme économico-industriel ne soit en aucun cas menacé ni ne risque de perturber la spirale travail- production-consommation, pièce maîtresse de ce paradigme dont l’ONU est un des protecteurs.
Le GIEC, tout comme la science officielle, tend à considérer notre biosphère comme une sorte d’entité extérieure, comme une sorte d’objet de laboratoire qu’on pourrait manipuler et modifier à volonté en fonction de leurs résultats de recherches. Pour justifier cette impression, je prendrais comme exemple l’affirmation du GIEC comme quoi le climat peut être modifié par la quantité de CO2 que l’humanité injecte dans l’atmosphère. En clair, d’après cette institution, nous serions capables de contrôler positivement ou négativement le climat. Le plus vraisemblable est qu’en fait, nous ne contrôlons rien du tout. La science officielle n’a pas l’humilité de reconnaître que nous faisons partie intégrante de la biosphère, que nous ne sommes pas au-dessus d’elle, que nous ne pouvons pas la forcer à faire ce qu’on veut et qu’en plus, nous devons la partager avec des dizaines de millions d’autres espèces. Je reproche au paradigme économico-industriel influençant les missions du GIEC de n’avoir pour seul idéal que d’augmenter les richesses matérielles de quelques individus jugés méritants, quoi qu’il en coûte à une large proportion de la population humaine mondiale, ainsi qu’aux millions d’autres espèces peuplant la biosphère et sans lesquelles nous ne pourrions exister. Je crains que ce qu’on appelle aux infos « les scientifiques » ne soit, à leur insu, que des alibis pour justifier des activités dommageables, mais sous le couvert que c’est bon pour la planète. Un observateur extérieur, non influencé par le paradigme économico-industriel, trouverait ce comportement absurde et suicidaire.
Comme vous le voyez, mon reproche ne va pas spécialement à l’institution du GIEC, mais plutôt à la façon de penser que nous impose notre paradigme économico-industriel.
Je vous souhaite une belle journée