Pourquoi la science ne reconnaît pas la culpabilité de l’ensemble des énergies utiles* dans la modification de la biosphère et donc du climat ?
Rappelons que la transformation de n’importe quelle énergie primaire en une énergie utile et l’utilisation de l’ensemble de toutes les énergies utiles modifient dangereusement l’état de la biosphère. Comme déjà répété ici plusieurs fois : si la biosphère change, le climat et la biodiversité changent aussi puisque dans la Nature tout est lié. Mais alors pourquoi une activité aussi respectée que celles des sciences et des scientifiques ne fait pas la connexion entre l’utilisation massive des énergies utiles et la détérioration de la biosphère ?
Parce que l’ensemble des énergies utiles leur apparaît comme un bienfait pour l’humanité. C’est vu comme le triomphe du génie humain sur la Nature. C’est la fierté de la Science et des technosciences. C’est l’assurance de pouvoir continuer ce qu’on appelle le progrès. Sans les énergies utiles, le paradigme économico-industriel et la spirale travail-production-consommation s’effondreraient, ce que les gouvernements, l’industrie, les travailleurs et les populations en général ne peuvent, ni ne veulent accepter. Alors la population mondiale s’accroche coûte que coûte à ce paradigme, en espérant que le génie humain saura le préserver tout en préservant l’environnement.
Malheureusement, notre paradigme économico-industriel, colonne vertébrale de notre civilisation mondialisée, n’est construit sur aucun schéma, sur aucune éthique, sur aucune philosophie autre que celle de la domination à tout prix, de la maximisation du profit, du rendement économique et de l’irrespect en général. Cette attitude a renforcé dans son sillage l’insatisfaction permanente, l’esprit de compétition tant entre les individus qu’entre les entreprises et les nations. Les énergies utiles ont généré des masses monétaires considérables qui s’avèrent être la mère de toutes les pollutions physiques et mentales. Cela a eu pour effet d’entraîner l’humanité dans une dangereuse spirale d’activités et de maladies psychiques qui pourraient être à terme fatales pour la survie de notre civilisation. C’est là le point central de ma thèse.
Pour l’heure, nous sommes devenus totalement dépendants des énergies utiles. Nous ne pouvons quasiment rien faire d’important sans elles. Personne ou presque ne veut donc s’en priver ou même les voir diminuer, car ce sont elles qui permettent l’augmentation des richesses matérielles et donnent accès à la réalisation des rêves les plus fous. Ainsi, la tendance naturelle de l’opinion générale est plutôt de les voir croître constamment, car elles multiplient potentiellement les opportunités d’actions et de richesses. C’est d’autant mieux accepté, qu’au moins pour une fraction de la population, toutes ces actions augmentent les possibilités d’emploi, tirent les salaires et donc la consommation vers le haut et permettent plus de confort, plus de possibilités de distractions, de soins, etc. Qui s’en plaindrait ? Quasiment personne pour le moment.
Ainsi, la Science ne peut qu’accepter et encourager l’utilisation massive d’énergie, car, ne pas le faire, reviendrait à remettre en question la philosophie de paradigme économico-industriel, ce qu’elle ne peut pas faire puisqu’elle en est l’un des principaux moteurs. Elle proposera alors des solutions techniques pour atténuer les effets négatifs de leur utilisation comme par exemple : améliorer les rendements énergétiques, capter le CO2 dans l’atmosphère, remplacer les énergies fossiles par d’autres types d’énergie dites à tort propres.
Toutefois, une partie de la population s’inquiète de voir les paysages qu’ils affectionnent défigurés par des champs d’éoliennes, des champs passer du vert au bleu grâce aux panneaux solaires, des centrales nucléaires s’égrainer le long des cours d’eau, des vallées fermées par des barrages hydroélectriques, et des villes s’étendant de plus en plus. Outre le côté esthétique de nos paysages, cette course à la production d’énergie impacte directement et indirectement la biosphère. (Voir chapitre 3 de mon livre). En effet, pour faire ces travaux, il faut aller creuser encore plus loin et encore plus profond la croûte terrestre pour trouver matière et énergie utile en laissant sur le bas-côté une quantité astronomique de déchets qui vont contaminer tout ce qui nous est vital. Les grands défenseurs du paradigme économico-industriel, ceux qu’on appelle l’élite intellectuelle, les ingénieurs, les chefs d’entreprises, les grandes fortunes, l’ONU et les gouvernements et une large fraction de la population acquis au bien fait du progrès balayent d’un revers de main les arguments comme quoi, sans une biosphère saine, notre civilisation ne pourra durer encore longtemps.
Pour arriver à ses fins, ce pouvoir n’hésite pas à mentir et à manipuler outrageusement les foules rendues dociles après les avoir complètement abruties. Les premières victimes sont bien sûr la jeunesse encore ingénue, éprise d’idéal et de justice. C’est si facile de tromper les jeunes, de les manipuler et de les orienter malicieusement à l’encontre de ce qu’ils souhaiteraient au plus profond d’eux-mêmes. Tous les grands pouvoirs ont utilisé outrageusement la jeunesse pour asseoir leur idéologie. Les méthodes d’asservissement des foules sont très bien résumées par Noam Chomsky1, Yuri Bezmenov 2 et encore bien d’autres auteurs. Tapez dans votre moteur de recherche : « abrutissement des masses » pour en savoir plus. Ces méthodes de lavage de cerveau ont été largement utilisées depuis des siècles par tous les pouvoirs qu’ils soient religieux, militaires, économique ou politiques. Elles ont malheureusement largement fait leurs preuves, avec des dégâts humains considérables. Une des méthodes classiques fréquemment utilisée est celle de la peur afin de faire passer en force l’inadmissible. Parce que le retour sur investissement de cette politique est plutôt excellent et parce que, pour tout pouvoir le but justifie les moyens, il n’y a aucune raison pour que cela change.
Comment se protéger de telles manipulations est un vaste sujet. En prendre conscience serait déjà un bon début. Mais même cela semble difficile, car les victimes sont souvent les défenseurs les plus acharnés de leurs bourreaux. Personnellement, je pense que nous sommes responsables de nous faire manipuler de la sorte. Cette responsabilité vient surtout de nous les adultes instruits. Notre confort, notre sur-occupation à des choses futiles, notre dépendance à l’argent, à notre ego, à notre orgueil, à notre incapacité à avoir une saine communication avec tout le monde ont favorisé lâcheté, égoïsme, mimétisme, désintérêt pour les autres, procrastination et surtout favoriser la croyance à la réflexion. C’est le cocktail souhaité par les grands manipulateurs.
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*Toute énergie provenant de la transformation d’une énergie primaire naturelle en une énergie utile à l’Homme à l’exception de celle de ses muscles et de son cerveau. Cette transformation nécessite un appareillage technique demandant de la matière et de l’énergie obligatoirement puisées dans la biosphère. Voir chapitre 3 de mon livre et le blog du 4 décembre 2022.
1 https://www.nhu.bzh/noam-chomsky/
2 https://tsimokagasikara.wordpress.com/2014/12/11/les-mecanismes-dabrutissement-de-la-masse-desorganisee/
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