Peut-on concilier la préservation de l’environnement en même temps que la préservation de notre paradigme économico-industriel ?
Le terme de paradigme prend plusieurs significations. En sociologie, par exemple, le terme “paradigme” est employé pour décrire l’ensemble des expériences, des croyances et des valeurs qui conditionnent la façon dont un individu perçoit la réalité et réagit face à ce qu’il perçoit.1
Dans ce site, le terme de « paradigme économico-industriel » représente l’ensemble des croyances, des principes, des habitudes, des philosophies, des valeurs, des visions techniques, scientifiques, économiques et industrielles qui structurent plus ou moins consciemment l’existence et la façon de penser de la majorité d’entre nous. Ce paradigme, propre à notre système économico-industriel, est vu par quasi l’ensemble de la population mondiale comme la seule façon valable d’agir et de penser. Il forme la colonne vertébrale de notre civilisation mondialisée. Changer de paradigme, pour autant que ce soit possible, reviendrait à changer de type de civilisation. Inadapté aux exigences de la Nature, il ne peut être pérenne. Un nouveau paradigme ne peut voir le jour qu’en cas de disparition du paradigme actuel.
La façon de penser de notre paradigme encourage toute action humaine contribuant à accroître les progrès techniques, quoi qu’il en coûte à la biosphère, à l’harmonie au sein des populations, pourvu que cette action rapporte de l’argent, directement ou indirectement. Bien que ce soit hors nature, ce paradigme protège le faible et massacre ceux en bonne santé… tant que ça rapporte. De même, lutter contre les effets d’un problème et non contre sa cause ne nous dérange pas, tant que ça rapporte. Oui, d’accord, mais seulement aux méchants et aux égoïstes me direz-vous. Non, je dirais plutôt aux opportunistes qui savent utiliser ce que notre paradigme sociétal leur offre. En effet, ce dernier n’est construit sans aucune éthique, sans que l’harmonie de la société soit au centre de ses préoccupations. Il autorise tacitement que la fin justifie les moyens et le « faites comme je dis, pas comme je fais ».
Depuis l’ère industrielle, les actions humaines sont de plus en plus soutenues par les énergies exogènes, essentiellement les énergies fossiles. Ces actions ont fortement modifié la biodiversité et fortement diminué les ressources biosphériques, tant biologiques que minérales. Ce n’est pas sans conséquences. En effet, les ressources naturelles sont absolument nécessaires au développement et au maintien du paradigme économico-industriel. Diminuer ces ressources revient à ne plus pouvoir satisfaire la demande croissante de matière et d’énergie que notre paradigme réclame, aux risques de le voir s’effondrer (voir le blog du 26/01/23). De même, diminuer la biodiversité revient à altérer le réseau trophique2 dont nous occupons le fragile et dernier maillon, avec le risque important d’altérer la survie de nombreuses espèces dont la nôtre. En plus, modifier l’état de la biosphère revient à modifier le climat (voir les blogs du 27/11/2022 et du 14/05/2023) puisque nous l’avons dit et redit, tout est lié dans la Nature. C’est pour ces trois raisons principales que notre paradigme économico-industriel ne peut être pérenne. Il détruit petit à petit ce qu’il lui permet d’exister. C’est cette vision qui est défendue dans mes livres et dans ce blog.
Dans notre immense orgueil d’Homme civilisé, nous avons cru qu’il était possible de dominer la Nature malgré la mise en garde de nombreux sages au cours des derniers millénaires. De nos jours, la science officielle, celle au service du paradigme précité, se persuade que le génie humain est capable de maîtriser la Nature ou de la détruire. Ce sera ni l’un, ni l’autre. Ne soyons pas ridicule, nous ne sommes pas dans la dimension de la Nature. Alors restons modeste ! Le mieux que nous puissions faire de nos jours est de nous adapter aux problèmes que nous avons nous-même créés, c’est tout.
Notre paradigme économico-industriel a pris une dimension mondiale depuis l’extraction en Pennsylvanie du premier baril de pétrole. C’était en 1862. L’afflux d’énergie fossile a dès lors permis à une proportion toujours plus large de la population mondiale de se libérer des tâches domestiques pour s’adonner à des réflexions sur comment améliorer sa propre condition. L’accroissement de ces progrès techniques a été si fulgurant durant les 30 années (1945-1975) qui ont suivi la dernière guerre, que les premières inquiétudes concernant la validité de ce paradigme sont apparues.
Bref rappel historique de ces inquiétudes :
Déjà, dans les années 40 un géophysicien américain du nom de Marion King Hubbert3 a montré que le taux d’extraction annuelle de toute richesse enfouie dans la croûte terrestre subissait la loi des rendements décroissants. (Voir blog du 26/01/23). Son travail n’a été vraiment reconnu que lorsque ses prédictions, affirmant que la production américaine de pétrole conventionnel passerait par un maximum en 1970, furent confirmées. Certains de nos stratèges ont alors pris conscience que, dans un avenir peut-être pas si lointain, il ne serait plus possible d’extraire le flux nécessaire d’énergies fossiles pouvant assurer le développement et le maintien de notre organisation sociétale. Il fallait donc trouver au plus vite des énergies alternatives qui puissent compenser de manière synchrone la diminution prévue de ce taux d’extraction.
Dans les années 60, la biologiste Rachel Carson4 écrivait son fameux livre « Printemps silencieux » démontrant que les mauvaises pratiques agricoles et la pollution industrielles détruisait d’une manière alarmante la biodiversité. Lire à ce sujet le très bon article paru dans le site « Biosphère » à l’adresse https://biosphere.ouvaton.org/de-1516-a-1969/120-1962-le-printemps-silencieux-de-rachel-carson-
Dans les années 70, face à la croissance rapide des progrès lors des trente glorieuses, un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de cinquante-deux pays, préoccupés par les problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement, vont former un groupe connu sous le nom du Club de Rome5. Ce groupe se posera la question de savoir jusqu’où, et jusqu’à quand, la croissance quasi-exponentielle, tant économique qu’industrielle, pourrait encore continuer. Il demandera au prestigieux MIT de répondre à cette question. Trois jeunes chercheurs de cet institut, utilisant le programme Word36, arrivent à la conclusion que cette progression ne pourra continuer au-delà des années 2020-2030. Après cela, la société de consommation devrait connaître une forte chute tant dans la production, des ressources, que de sa population. En quelque sorte un effondrement de notre système socio-économique. Ce rapport, connu sous le nom du rapport Meadows7, a d’abord fait sensation puis a été par la suite critiqué par les protecteurs du paradigme économico-industriel, si bien que rien n’a changé et tout a continué selon la formule classique « business as usual ». Toutefois, il s’est tout de même développé une prise de conscience que ce paradigme agresse un peu trop notre environnement naturel. Des inquiétudes pour l’avenir se sont faites alors de plus en plus prégnantes. L’idée de développer une civilisation durable commence à faire son chemin et conduit à la notion de développement durable8. En 1987 Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien définit cette notion dans un rapport éponyme commandé par l’ONU comme étant : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Sous la poussée d’idéalistes, l’ONU définira en 2015 dix-sept objectifs de développement durable9 comme : éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités, lutter contre les changements climatiques, remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables, etc., tous aussi utopiques les uns que les autres. En 2023, aucun de ces 17 objectifs n’a été réalisé.
En 1985 le Goddard Institute for Space Studies, le GISS10 (dirigé par James Hansen de 1981 à 2013), enregistre une augmentation de la température moyenne de la Terre de l’ordre de 0,15 à 0,20 °C depuis 1975.
1988-1990 La sécheresse nord-américaine11se classe parmi les pires épisodes climatiques des temps moderne créant des méga feux en particulier dans le parc de Yellowstone et détruisant aussi les récoltes de la Corn Belt
Le 23 juin 1988, une commission du Sénat américain convoque différents scientifiques pour tenter de comprendre les raisons de la vague de chaleur exceptionnelle qui sévit sur le pays. James Hansen, climatologue en chef de la NASA, fait sensation en assurant que le phénomène traduit le fait que l’atmosphère terrestre est en train de se réchauffer. Il l’explique par l’amplification de l’ « effet de serre » naturel depuis les débuts de la révolution industrielle, au milieu du XIXe siècle, du fait des émissions de gaz de dioxyde de carbone liées à la combustion du charbon, du gaz et du pétrole.
Quasi simultanément, du 19 au 25 juin 1988 se tient à Toronto le sommet du G7 réunissant les dirigeants des 7 pays démocratiques les plus industrialisés. Alerté par ce qui se passe aux États-Unis et de la théorie de James Hansen, deux organismes de l’ONU (L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE )) décident de créer un centre d’expertise destiné à collecter toute la littérature scientifique sur les changements climatiques en vue d’éclairer les responsables politiques. Toutefois, sous la pression de Madame Thatcher et de Monsieur Reagan, il est décidé par le G7, que ce groupe d’étude ne devrait pas être confié qu’à des scientifiques, mais que les gouvernements devraient avoir un contrôle sur leurs travaux.
En novembre 1988 l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) créent le GIEC dans sa forme actuelle. Son sigle en français est : Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, et en anglais : IPCC, Intergovernmental Panel on Climate Change. Seule la thèse de James Hansen selon laquelle les changements climatiques sont principalement causés par les gaz à effet de serre, particulièrement le CO2 anthropique, est retenue. Le GIEC ne s’intéressera qu’à la marge à d’éventuels autres causes pouvant entraîner les changements climatiques. Dans mon blog précédent, j’exprime mes doutes sur la valeur scientifique de ce postulat.
En 1990, le GIEC sort son premier rapport.12
Contrairement à ce que nous aurions pu espérer d’un groupe en charge de comprendre les changements climatiques, il n’a pas été étudié en premier lieu toutes les causes qui pourraient influencer le climat (voir blog du 14/05/23). Dès le départ, ce groupe d’experts n’a retenu que le postulat de James Hansen statuant que le réchauffement climatique est dû à l’augmentation anthropique du taux des gaz à effet de serre, essentiellement ceux du CO2 provenant de la surexploitation des énergies fossiles. Pour justifier son postulat, James Hansen se base sur les travaux de Svante August Arrhenius13 qui en 1896 indiquait que le niveau de dioxyde de carbone a un impact sur les températures terrestres. Il estimait qu’un doublement de la quantité de dioxyde de carbone devrait augmenter de 4 °C la température moyenne de la Terre.
La théorie retenue par le GIEC comme étant la seule valable, considère que dans une atmosphère stable, l’énergie radiative reçue par le rayonnement solaire et l’énergie radiative émise par la surface de la Terre sous forme de rayonnement infrarouge doivent s’équilibrer. Le postulat est que les gaz à effets de serre augmentent l’énergie radiative reçue, faisant que la Terre se réchauffe progressivement. C’est ce que les climatologues appellent le forçage radiatif14. Il s’exprime en W/m2. Il ne se mesure pas, mais se calcule à partir des formules de Planck et de Stefan-Boltzmann modifiées, ce qui ne fait pas l’unanimité chez les scientifiques (voir blog précédent). Au terme de ce premier rapport, le GIEC prévoit une augmentation de la température moyenne de la Terre de + 0,2 à + 0,5 degrés Celsius par décennie. Le fait que le GIEC prétend que cette augmentation n’a encore jamais été vue au cours de ces deniers 10’000 ans, commence à inquiéter une partie de la communauté.
1992 L’année des bonnes résolutions.
Alertés par le premier rapport du GIEC sur les méfaits de l’utilisation massive des énergies fossiles sur le réchauffement de la planète, le Sommet de la Terre à Rio décide de créer la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les États signataires se donnent pour objectif, de se réunir chaque année (COP), afin d’évaluer les progrès réalisés dans la baisse des émissions de CO2 anthropiques et éventuellement à la signature de nouveaux accords plus ambitieux. La première COP aura lieu à Berlin en 1995. Parallèlement, toute une série de résolutions est prise pour « sauver » la Terre comme par exemple l’Agenda 2115 où les idéalistes proposent toute une série d’actions vertueuses mais irréalistes dans le contexte de notre paradigme. Aucune ne sera réalisée.
Le rôle des COP
Lors des différentes COP, aux nombres de 28 de nos jours, politiciens et économistes tiennent le devant de la scène. Pour eux, le fait que les gaz à effets de serre soient la cause unique du réchauffement climatique ne se discute plus. Les scientifiques qui oseraient contester cette politique seront « mis aux piloris ». Dès lors, le GIEC ne s’intéresse toujours pas aux différentes causes qui pourraient être à la base du changement climatique. Il s’intéresse plutôt à l’évolution du climat, de ses conséquences sur l’économie, de prédire l’avenir et insister sur les méfaits du CO2 anthropique venant de l’utilisation massive des énergies fossiles. Fidèle aux principes de notre paradigme économico-industriel « pourvu que ça rapporte », politiciens et économistes développeront alors toutes sortes d’astuces, de protocole, de traités, de taxes, de permis négociables, de lois et de fonds d’aides pour encourager chaque nation à faire décroître le taux de CO2 dans l’atmosphère. Les pays technologiquement développés imagineront toutes sortes de technologies dans ce but, tel par exemple les éoliennes, les panneaux solaires, les techniques de captation de CO2 anthropiques, etc. Toutes ces technologies feront l’objet de brevets et ouvriront des marchés industriels juteux de plusieurs centaines de milliards d’euros. Sous le prétexte de sauver la Terre, le GIEC est alors utilisé par nos dirigeants comme un moyen pour sauver l’économie, l’industrie et les emplois.
Citons parmi ces actions industrielles dites éco-énergétiques, le projet Desertec16, créé sous les auspices du Club de Rome et de la coopération transméditerranéenne pour la coopération sur les énergies. Il s’agit d’un réseau interconnecté alimenté par des centrales solaires du Maroc à l’Arabie Saoudite (relié via Gibraltar) par des câbles sous-marins à l’Europe. Au départ, cet ambitieux projet devait délivrer annuellement 700 TWh d’électricité en Europe et Afrique du Nord, mais ce projet n’a pas vraiment tenu ses promesses. Ses ambitions seront revues à la baisse, car les risques financiers étaient trop grands.
Voici encore un autre exemple sur l’ambiguïté entre protéger l’économie et protéger l’environnement. Créé en 2009, le Fonds Vert pour le Climat17 est devenu pleinement opérationnel en 2015. En 2023, il devrait théoriquement atteindre les 100 milliards par an. Il est censé soutenir les pays en développement dans leur adaptation au changement climatique. Est-ce là un pur élan humanitaire des pays riches envers les pays pauvres ? Un tel élan n’est pas le propre de notre paradigme dont la philosophie de base est « pourvu que ça rapporte ». Les pays riches tendent plutôt à convaincre les pays pauvres que leur paradigme économico-industriel est le seul valable pour rendre un peuple heureux. Pour atteindre ce bonheur, la Banque Mondiale et le FMI vont accorder des prêts considérables à ces pays (qu’ils auront de la peine à rembourser) pour leur permettre hypocritement d’accéder au niveau de vie des pays riches. C’est un marché de dupes, de vendeurs d’illusions, mais une fois encore, la fin justifie les moyens. Il est prétendu aux pays pauvres que pour accéder à la modernité, ces derniers doivent pouvoir jouir d’un flux d’énergie suffisant. Mais pour ne pas détériorer la Terre, les pays riches leur imposent des « énergies propres » tout en pillant les richesses qu’ils ont dans et sur leur sol. Ces derniers leur vendront des énergies « propres » brevetées que les pays pauvres payeront avec le Fond Vert pour le Climat. Et le tour est joué. C’est ça le business ! Et le climat et l’état de la biosphère dans tout ça ?
1995 deuxième rapport du GIEC (SAR Second Assessment Report )18. Ce rapport a abordé à la marge d’autres causes possibles au réchauffement climatique, comme par exemple les effets de l’activité solaire, mais ces causes ont été jugées sans grands effets par rapport aux gaz à effets de serre. La grande contribution de ce rapport a été de fournir les bases de négociation pour le protocole de Kyoto. Ce dernier porte plus que jamais économistes et politiciens à la manœuvre.
1997 Le protocole de Kyoto19, a été signé le 11 décembre 1997 lors de la troisième COP. Il vise par un accord international à réduire, entre 2008 et 2012, d’au moins 5% les émissions de six gaz à effet de serre (dont le CO2) par rapport à leur niveau de 1990. Ce protocole donnera lieu, lors des COP successives, à toute sorte de stratégies, de négociations et de marchandages entre pays riches et pays pauvres, toutefois sans grande efficacité sur la réduction de la consommation d’énergies fossiles. Bien qu’en 2012, le protocole de Kyoto ait été prolongé jusqu’en 2020, les extractions d’énergies fossiles et leur utilisation n’ont cessé de croître, tout comme le taux de CO2 dans l’atmosphère.
Le GIEC fournira par la suite 4 nouveaux rapports d’évaluation20 (Assesement Report,) AR3 en 2001, AR4 en 2007, AR5 en 2013/2014, et AR6 en 2021/2022 plus quelques rapports spéciaux.
Les années 2000 représentent le boom des énergies dites renouvelables.
Notre paradigme économico-industriel ne peut fonctionner que s’il est alimenté par des flux d’énergie et de matière toujours croissants. Ne pouvant diminuer volontairement les flux d’énergies fossiles avant qu’ils ne diminuent d’eux-mêmes, comme prévu par Hubbert (voir plus haut), l’idée est tout de même de développer de plus en plus d’autres types de sources d’énergies à partir d’énergies primaires comme le vent, les rayons du soleil, la chaleur géothermique, la biomasse, les matières fissiles et les chutes d’eau pour les transformer en énergie électrique, laquelle n’émet pas directement du CO2. Le problème est que cette transformation d’énergies ne peut se faire qu’à l’aide de systèmes techniques qui demandent à leur tour beaucoup d’énergie et de matière qu’il faudra extraire des entrailles de la Terre, endommageant toujours un peu plus la biosphère (voir le blog du 04/12/22). Peu importe, la situation impose, croit-on, des solutions immédiates. Dès lors, de plus en plus d’éoliennes terrestres et marines, des panneaux solaires ainsi que des installations de captage de l’énergie solaire sont installées et seront encore installées un peu partout dans le monde. Elles ne remplaceront pas les énergies fossiles comme il est prétendu, mais s’ajouteront à ces dernières. Par exemple, le total de la production d’énergie venant de l’ensemble des éoliennes dans le monde est du même ordre de grandeur et croit de la même manière que l’énergie totale consommée par Internet et tout le numérique.
2015 L’Accord de Paris21
L’Accord de Paris, décidé lors de la COP21, est le premier traité international, juridiquement contraignant sur les changements climatiques. Son objectif est de maintenir ” l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels”. Il sera établi par le GIEC que pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre devront culminer avant 2025 et diminuer de 43 % d’ici 203022. Si le monde n’y arrive pas, le service de propagande de la pseudo-transition écologique, relié par tous les médias, nous promet l’apocalypse.
Quels sont les résultats atteints jusqu’à présent ?
Voici maintenant près de 28 ans que la politique de réduction du taux de CO2 atmosphérique est en point de mire. A-t-elle déjà obtenu des résultats probants ? Pas vraiment : le taux de CO2 atmosphérique continue de grimper23, la population mondiale consomme de plus en plus d’énergies exogènes24, le taux annuel d’extraction des énergies fossiles continue à croître24, la biosphère est de plus en plus artificialisée, le climat semble se détériorer de plus en plus avec des records de chaleur encore jamais atteint. Voir aussi le blog du 01/03/23
Pour répondre à la question de départ: ” Peut-on concilier la préservation de l’environnement en même temps que la préservation de notre paradigme économico-industriel ?”, la réponse est vraisemblablement non. Ce sont deux actions totalement antinomiques. Voir aussi le blog du 13/03/23
Ainsi, le GIEC et les gouvernements qui le contrôlent sont à mes yeux des organismes faites essentiellement pour préserver notre paradigme économico-industriel. Les changements climatiques que ces institutions prétendent contrôler n’est qu’un alibi pour prolonger le plus longtemps possible un paradigme qui à terme s’autodétruira.
Personnellement, je doute fort qu’une quelconque organisation soit capable de contrôler à la fois le climat, préserver notre environnement et notre style de vie. Peut-être n’avons-nous pas très bien compris que nous appartenons à la biosphère et non le contraire. Bien sûr, nous l’aimons cette biosphère, mais seulement pour tout ce qu’elle nous apporte. Nous ne la respectons pas pour autant, puisque nous la traitons non pas comme quelque chose de sacré, mais comme quelque chose que nous pensons pouvoir utiliser à notre seul bénéfice et qu’en plus nous croyons pouvoir contrôler. Tous nos problèmes viennent de cette façon de penser. La Nature est un système qui n’est pas dans notre dimension. Inutile de faire de l’anthropomorphisme et dire que la Nature va se venger. Pour durer, la Nature, et donc notre biosphère, possède un équilibre instable25 (voir note 3 du blog du 17/02/23) qui lui permet de corriger d’elle-même tout ce qui tend à changer sa zone d’équilibre. Si par exemple, une espèce comme la nôtre tend à prendre trop de place et met en danger un grand nombre d’autres espèces, la biosphère possède toute une panoplie de mécanismes pour limiter les actions de l’espèce envahissante. J’en ai parlé dans le chapitre 10 de mon livre. La science sous-estime le pouvoir de la biosphère à nous obliger à retrouver la place qui est la nôtre sur cette Terre. Parce que nous sommes bien incapables de le faire nous-même, seul le délitement progressif de notre paradigme économico-industriel, ou carrément son effondrement, sera capable de faire réagir l’humanité pour sa survie.
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1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradigme
2 https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_trophique
3 https://fr.wikipedia.org/wiki/Marion_King_Hubbert
4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Rachel_Carson
5 https://fr.wikipedia.org/wiki/Club_de_Rome
6 https://www.pauljorion.com/blog/2021/08/16/veille-effondrement-28-les-limites-a-la-croissance-une-exploration-en-langage-python-par-charles-vanwynsberghe/
7 https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Limites_%C3%A0_la_croissance
8 https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement_durable
9 https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable/
10 https://fr.wikipedia.org/wiki/Goddard_Institute_for_Space_Studies
12 https://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_rapport_d%27%C3%A9valuation_du_GIEC
13 https://fr.wikipedia.org/wiki/Svante_August_Arrhenius
14 https://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%A7age_radiatif
15 https://fr.wikipedia.org/wiki/Agenda_21
16 https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Desertec
17 https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_vert_pour_le_climat
18 https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_rapport_d%27%C3%A9valuation_du_GIEC
19 https://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_de_Kyoto
20 https://climat.be/changements-climatiques/changements-observes/rapports-du-giec
21 https://www.un.org/fr/climatechange/paris-agreement
22 https://unfccc.int/fr/a-propos-des-ndcs/l-accord-de-paris
23 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mission_de_dioxyde_de_carbone
24 https://www.enerdata.fr/publications/analyses-energetiques/bilan-mondial-energie.html
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