L’influence des flux d’énergie et de matières utiles sur la population mondiale et leurs conséquences.
Dans le blog précédent, nous avons vu que les énergies utiles, quelles que soient leurs sources d’énergie primaire, perturbent la biosphère et donc aussi son climat. Mais qu’elles sont leurs influences sur l’Homme ?
L’ensemble des flux d’énergies exogènes consommées par la population mondiale peut être considéré comme des aides à son existence et à son bien-être. Ces aides se font sous la forme de ce qu’on appelle parfois “les esclaves énergétiques”(1). Le terme « esclave » signifie que ces aides nous offrent un soutien inconditionnel et permanent pour notre bien-être sans aucune revendication sociale. Ces « esclaves », nous libèrent des tâches difficiles, exigeantes, ingrates et parfois dangereuses. Ils permettent à leurs bénéficiaires de libérer beaucoup de temps pour s’engager dans d’autres activités, telles la pensée et la créativité, afin de développer une vie toujours plus facile pour eux et parfois pour les autres. C’est sans doute pourquoi toutes les sociétés humaines ont toujours fait l’effort de chercher de nouvelles sources d’énergie exogène.
À partir d’environ 1860, l’humanité a commencé à exploiter de plus en plus massivement les combustibles fossiles en particulier le pétrole. Cet afflux croissant et rapide d’énergie exogène, qui a été absolument sans précédent dans l’histoire de l’humanité, a conduit à une augmentation proportionnelle des progrès techniques et sociaux (malheureusement pas toujours équitablement répartis). Cette offre subite de flux énergétique, représentant une augmentation de plusieurs centaines d’ « esclaves énergétiques » par personne, a permis d’améliorer notre alimentation, notre gestion de l’eau potable et des eaux usées, de rendre plus confortables et plus salubres nos habitats, de nous transporter rapidement d’un point à un autre sans grandes difficultés, etc., etc.. Le temps libre offert par les « esclaves énergétiques » a permis d’améliorer nos connaissances en biologie, en médecine, en hygiène ainsi que dans les domaines de la chimie et de la physique permettant de guérir des maladies autrefois incurables. Elle a aussi permis une meilleure compréhension de la façon de lutter contre nos pires prédateurs (les bactéries et les virus). L’amélioration de la production et la distribution alimentaire a eu pour effet de réduire d’une manière significative les famines. Conséquence : bien que le taux de natalité dans le monde soit en baisse généralisée (2), probablement due au mode de vie moderne, l’espérance de vie moyenne à la naissance de la population mondiale a fortement augmenté faisant passer la population mondiale de 1,25 milliards en 1860 à 8 milliards de nos jours. Ainsi, la croissance de la population mondiale est corrélée avec la croissance des flux d’énergie consommée par cette population. Est-ce un point à porter au crédit des énergies utiles ou, au contraire, est-ce une fragilisation de notre organisation sociétale ? Personnellement, je pense que sur la durée, c’est la deuxième possibilité qui prévaut. Voyons pourquoi :
==> Si, comme soupçonné, les flux d’énergie consommés dans le monde devaient diminuer constamment jusqu’à devenir très faibles, alors la population mondiale diminuerait de la même manière. De 8 milliards d’individus actuellement, elle pourrait bien se réduire à un ou deux milliards, voire moins, en deux ou trois générations. Si cela devait effectivement arriver, alors notre civilisation se déliterait rapidement. Voir Annexe D de mon livre.
==> Pendant la période 1860 à nos jours, la pyramide des âges(3) de la population mondiale a passé de la forme de pyramide à celle d’un rectangle, montrant un vieillissement général de la population mondiale. Actuellement, près de 75 % de cette population vit dans des zones urbanisées à forte densité. Si nous ajoutons à cela une alimentation inadéquate dans la majorité des populations pauvres, des rassemblements humains toujours plus grands lors de manifestations religieuses, sportives et artistiques, ainsi que l’accroissement spectaculaire des mouvements de marchandises, d’animaux et de personnes, force est de constater que les conditions deviennent de plus en plus favorables à de multiples pandémies virales et bactériennes pouvant fragiliser sérieusement l’organisation sociétale de nos sociétés.
==> Pour l’heure, nous sommes tous devenus très dépendants des énergies et des matières utiles. Nous ne pouvons quasiment rien faire d’important sans elles. Personne ou presque ne veut donc s’en priver, ou même les voir diminuer, car ce sont elles qui permettent l’augmentation des richesses matérielles et donne accès à la réalisation des rêves les plus fous. Oui, cela est merveilleux pour beaucoup d’entre nous, mais pour encore combien de temps ? En fait, envoûté par la passion des progrès techniques, nous ne nous sommes pas rendus compte que nous nous éloignions de ce qui nous permet de vivre naturellement : la biosphère. Dès que les flux d’énergies et de matière utiles ne seront plus suffisants pour faire fonctionner notre civilisation, nous nous trouverons démunis sur comment utiliser les bienfaits de la Nature pour survivre. Imaginez que demain, vous soyez déposé en pleine nature, sans vos esclaves énergétiques, sans votre i Phone et sans votre carte bancaire, combien de temps pensez-vous que vous pourriez tenir ?
==> Plus la population mondiale grandit grâce aux énergies et matières utiles, plus elle prend de l’espace sur les terres arables alors qu’elle en aura de plus en plus besoin. La production agricole mondiale est menacée par la destruction et la perte de qualité des terres agricoles, essentiellement dus à l’artificialisation des sols et à la pratique des monocultures productivistes (4). Si la quantité de nourriture semble encore être assurée (du moins en théorie), la qualité nutritive de nos aliments se dégrade rapidement, particulièrement en teneur vitaminique et en oligo-éléments ainsi qu’en contamination par des métaux lourds ou autres polluants. Lorsque les déficits et les déséquilibres nutritionnels se mettent en place, les organismes deviennent de plus en plus vulnérables à des pathologies, entraînant une diminution de l’espérance de vie des individus concernés. Pour le moment, cela n’est pas encore visible grâce à la surconsommation médicale. Mais quand les flux d’énergie et de matière baisseront, nous devrions assister à une hécatombe.
==> Les flux d’énergies et de matières utiles sont à la base de pratiquement toutes les activités humaines rétribuées. Elles proviennent essentiellement de la spirale travail-production-consommation. Cette dernière, dont une partie importante ne sert qu’à produire des gadgets, de l’inutile, de la redondance, de la mauvaise qualité, du jetable, etc., contribue non seulement à une pollution physico-chimique de notre environnement, mais elle produit aussi quelque chose encore plus dangereuse : l’argent-monnaie. Cette dernière est à l’origine de toutes les pollutions physiques et mentales. L’argent-monnaie génère convoitise, malhonnêteté, corruption et escroquerie en tout genre, pour ne citer que quelques fléaux qui lui sont attachés. Elle permet de s’arroger puissance et privilèges aux dépens d’autres humains qui ne souhaitent alors que vengeances, créant ainsi des sociétés en conflit perpétuels. L’énorme fortune que possèdent certains individus et institutions sert à manipuler les opinions et les esprits pour faire croire à l’improbable et de rendre l’absurde parfaitement acceptable. En bref, l’argent-monnaie est à la base de quasiment tous nos malheurs et nuit au simple et pur bonheur. Rappelons que cet argent-monnaie est à la base générée par les énergies et les matières utiles, eux-mêmes à la base du développement et du fonctionnement de la civilisation.
Ainsi, les énergies et les matières utiles mettent en jeu des sommes monétaires considérables contribuant à faire grossir la masse monétaire mondiale. Cette dernière est colossale et très mal répartie, tant parmi les régions du monde qu’au sein des populations. Elle engendre simultanément :
=> Des tensions géopolitiques entre différentes régions du monde, sources de conflits armés avec leurs cortèges de destructions, de malheurs et de tragédies.
=> Des disparités de fortunes entre individus, source de distorsion des pouvoirs et des luttes entre classes sociales. Il est connu qu’en général, le pouvoir de l’argent et en particulier ceux de la politique et des finances, sous-produits de l’argent-monnaie, conduit le plus souvent leurs subordonnés à des asservissements de tout genre, des injustices sociales, des souffrances psychiques, physiques et sociales, exacerbant des troubles du comportement individuel sous l’influence de frustrations, d’humiliations, de jalousies, d’angoisses, d’envies provoquées mais non-satisfaites, etc., lesquels, in fine, génèrent le plus souvent des troubles sociaux pouvant conduire à de tragiques révoltes contribuant à mettre à mal notre civilisation.
En conclusion, les flux d’énergies et de matières qui soutiennent notre civilisation présentent des inconvénients qui pourraient supplanter à terme les avantages qu’ils nous procurent.
Mais la question qui se pose est la suivante : jusqu’à quand notre biosphère sera-t-elle capable de nous fournir ces flux absolument nécessaires pour le fonctionnement de la civilisation ?
Dans le blog suivant nous allons essayer de répondre à cette question.
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1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclave_%C3%A9nerg%C3%A9tique
2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_natalit%C3%A9
3 https://www.populationpyramid.net/fr/monde/2100/
4 https://planet-vie.ens.fr/thematiques/ecologie/gestion-de-l-environnement-pollution/la-degradation-des-sols-en-france-et-dans
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