Dans une semaine commencera la 30ième COP. Mais de quoi s’agit-il ?
Alertés par le premier rapport du GIEC en 1990, un supplément destiné aux décideurs sur les méfaits de l’utilisation massive des énergies fossiles sur le réchauffement de la planète sort en 1992. À la suite de ce rapport, l’ONU organise, la même année, le Sommet de la Terre à Rio.
Ce sommet mettra en place trois convention-cadre : une sur la biodiversité, l’autre sur la lutte contre la désertification et une troisième sur les changements climatiques, dont la cause est déjà décidée comme étant une surconsommation d’énergies fossiles.
Plusieurs États sont signataires de l’une ou de l’autre de ces conventions. Il est alors décidé par l’ONU que tous les États signataires de l’une ou l’autre de ces conventions devront se réunir régulièrement pour évaluer l’avancement des travaux de chaque États dans la mission qui leur aura été assignées. Ces réunions sont désignées sous le sigle de COP qui signifie en anglais « Conference Of the Parties ». Il sera décidé que les COP sur la biodiversité et sur la lutte contre la désertification se tiendront tous les deux ans, alors que celle sur le climat devra se tenir tous les ans.
Pourquoi le climat a été jugé plus important que la biodiversité ou la désertification ? Probablement parce que les Nations Unies ont accepté d’emblée le postulat que les changements climatiques étaient dus à la surconsommation d’énergies fossiles. Il s’agissait donc d’un problème technique dans lequel le génie humain excelle. Il y avait là matière à gagner beaucoup d’argent et de créés de nombreux emplois. C’est le but principal du paradigme économico-industriel que défend avec force l’ONU et les gouvernements nationaux affiliés. En revanche, protéger la biodiversité et la désertification risquait de coûter beaucoup plus d’argent qu’il n’en rapporterait. De plus, cette approche risquait de nuire au développement humain. Bien que l’ONU se fasse l’avocat de l’écologie, elle sait très bien qu’il est impossible de préserver à la fois notre environnement naturel et notre paradigme économico-industriel. Ces deux actions étant parfaitement antinomiques.
L’idée que les changements climatiques, la détérioration de la biodiversité et l’augmentation de la désertification pouvaient avoir la même cause, a été d’emblée écartée. Jamais notre orgueil d’Homme civilisé ne pourra admettre que ce soit notre paradigme existentiel, notre façon de penser, notre irrespect notoire envers le vivant qui pourrait être la cause de tous nos problèmes actuels. Rappelons que ce paradigme est né dans le mode de pensées occidental, laquelle ne fait qu’obéir à son Dieu qui lui a donné l’ordre suivant : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la Terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui rampe sur la terre. » (Genèse I, v. 28).
Où cela va-t-il mener l’humanité n’est pas le rôle des COP.
Les COP ont-elles obtenus des résultats probants pour sauver la planète ?
Hum ! Pas vraiment. Le taux de CO2 atmosphérique continue de grimper. La production annuelle totale d’énergie fossile (pétrole, charbon et gaz) n’a pas vraiment baissé, elle est même encore en légère croissance. La consommation totale d’énergie toutes catégories, continue d’augmenter, surtout grâce à la forte progression des énergies renouvelables (d’ailleurs construites à partir d’énergie fossile).
Bref, tout le monde est gagnant. Tous les producteurs d’énergies fossiles, tout comme les producteurs d’énergies renouvelables, trouvent leur compte. Notre paradigme économico-industriel peut continuer de croître. Un seul perdant : la biosphère et, du coup, des millions d’espèces biologiques, dont les humains. Résultat : la biosphère est de plus en plus artificialisée, le climat semble se détériorer de plus en plus avec des records de chaleur jamais atteints et des variations climatiques de plus en plus erratiques. Bref, un sacré gâchis !
L’inquiétude justifiée du club de Rome au milieu du siècle passé sur les conséquences de notre paradigme économico-industriel s’est malheureusement transformée en une fuite en avant. L’ONU, en diabolisant les changements climatiques et le CO2, a permis à l’industrie de trouver un second souffle. Des milliers de milliards d’euros sont, et vont encore être dépensés pour couvrir la Terre d’éoliennes, de champs de panneaux photovoltaïques, de barrages hydroélectriques, de centrales nucléaires, d’usines de décarbonation, d’usines de production d’hydrogène, de piles à combustible, de batteries au lithium, etc. Toutes ces nouvelles productions d’énergie permettront toujours plus d’activités humaines, lesquelles se feront encore et encore au détriment de la biosphère, comme je le discute au chapitre 10 de mon livre.
Si, comme je le pense, c’est la modification anthropique de la biosphère qui est la source des changements climatiques, de la diminution de la biodiversité, de l’augmentation de la désertification, de la perte des ressources naturelles et du malaise des populations humaines, alors les COP travaillent à rebours du bon sens.
Dans le doute, nos responsables et leurs défenseurs feraient bien de travailler un peu plus sur la cause de tous ces fléaux, plutôt que de discuter de leurs effets délétères qui se comptent par milliers et qui permettent tant d’interventions sur les réseaux sociaux. Diminuer les effets plutôt que de les faire disparaître en s’attaquant à leurs causes est à l’image de notre façon de penser et d’agir : il faut que ça rapporte, il faut créer des emplois, il faut mettre en exergue le génie technique humain.

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