Hypothèse au sujet de la rapidité à laquelle le GIEC a été formé et a été opérationnel.
L’historique présenté dans le blog du 6 octobre suggère qu’il y a déjà plus de 50 ans qu’une partie du monde industriel suspecte que le flux d’énergie fossile pourrait commencer à se tarir vers la deuxième partie de ce siècle. La nouvelle est considérée comme alarmante, car sans autres sources énergétiques, cela signifierait la fin de l’ère industrielle. Notre système économico-industriel prend alors conscience de l’urgence de développer de nouvelles sources d’énergie afin de compenser les futures pertes d’énergies fossiles.
Heureusement, les technosciences disposent de ressources intellectuelles sans limites. Dans leurs tiroirs, se trouvait déjà les barrages hydroélectriques, la fission de l’atome dans les centrales nucléaires, peut-être même la fusion de l’atome, la géothermie, l’énergie solaire, l’énergie du vent, l’énergie des marées et encore bien d’autres possibilités. Elles ne demandaient qu’à être développées. Cependant, aucune de ces énergies ne pouvait rivaliser avec celles des énergies fossiles en termes de coût par kWh, de sous-produit qu’il était envisageable d’extraire et l’aspect pratique de leur utilisation. De plus, certaines options n’étaient pas sans risque de catastrophes (rupture de barrage, accident nucléaire, etc.). Venait encore s’ajouter le fait que les puits d’énergies fossiles se trouvaient de plus en plus éloignés des pays fortement industrialisés comme l’Europe, ou bien dans des régions politiquement instables. Le risque de rupture d’alimentation devenait une vraie menace.
Alors, comment justifier auprès des populations, plutôt conservatrices et peu favorables aux taxes et aux impôts, les investissements extravagants nécessaires à mettre au point et à construire les systèmes de production d’énergies alternatives mentionnés plus haut. Expliquer aux populations la théorie des rendements décroissants (voir chapitre 11) serait chose délicate, car cette théorie s’applique aussi à toute extraction de richesses enfouies dans la croûte terrestre et que notre système économico-industriel a autant besoin de flux d’énergie que de flux de matière. Si les flux de matière venaient à diminuer, notre civilisation serait tout aussi menacée qu’une diminution des flux d’énergie. Il était ainsi plus judicieux d’adopter une approche différente pour justifier les efforts accrus demandés par les énergies renouvelables. De plus, valait mieux ne pas préciser que, ce qui était appelé énergies renouvelables, concernait uniquement les énergies primaires et non les énergies utiles à l’Homme. Je reviendrai sur ce point important dans un prochain blog.
Peut-être aussi que nos politiques ont jugé que, s’il était prouvé que les énergies fossiles pouvaient nuire à notre santé et en plus être coupable du réchauffement de l’atmosphère, comme le prétendait James Hansen, il serait plus facile de faire admettre la mise en service d’autres sources d’énergies, même en tenant compte de leurs inconvénients et des investissements à faire. Il s’agit là d’une pure stratégie de marketing et non de décision basée sur des données scientifiques fiables. Dès lors, le CO2 anthropique allait devenir, par un décret onusien, la molécule maudite qu’il fallait faire disparaître au plus tôt. D’où l’Accord de Paris.
Bien sûr, l’ONU n’est pas en mesure d’interdire l’extraction d’énergies fossiles à quelque pays que ce soit. D’autant plus que, pour construire des systèmes d’énergies alternatives, les énergies fossiles seront indispensables. La stratégie des défenseurs de notre paradigme économico-industriel sera alors de diaboliser (par des mots) les énergies fossiles et demander aux peuples d’utiliser en priorité les nouvelles technologies dites « décarbonée ». Le but, disent-ils est de sauver la planète. Ainsi, les États commenceront par distribuer des primes et des bonus à toute personne suffisamment aisée pour s’offrir les nouvelles technologies. Puis, le mimétisme, combiné à une publicité prégnante, va permettre à ces nouvelles technologies d’envahir petit à petit tout le marché. D’autres campagnes, souvent portées par une jeunesse ingénue, inciteront les gouvernements à mettre en place des mesures dites écologiques, en taxant encore plus les énergies fossiles et en favorisant les énergies renouvelables par des aides d’État. Au final, toutes ces mesures favorisent plutôt une transition industrielle qu’une transition dite écologique, car elles ne font qu’accroître les activités industrielles aux dépens de la biosphère.
Par conséquent, au niveau politique, il n’était plus vraiment nécessaire de demander au GIEC de faire un test de réfutation au sujet du postulat de James Hansen, pas plus que de rechercher toutes les autres causes du réchauffement climatique actuel. Il valait mieux se concentrer sur l’évolution du climat, le documenter quasi en temps réel, puis faire des projections sur l’avenir.
Rappelons-nous aussi que notre paradigme économico-industriel, pour survivre, doit être en croissance permanente. Ce système doit donc créer toujours plus d’activités humaines, en accroissant sa démographie et en multipliant les offres d’emplois. Pas de problème. Nous pouvons compter sur les technosciences pour trouver une multitude de solutions à ce sujet. Parmi ces solutions, il y a la captation du CO2 anthropique dans l’atmosphère et les transformer en matière à valeur ajoutée, comme le diamant industriel. D’autres solutions consistent à isoler thermiquement les maisons, utiliser massivement des pompes à chaleur, ruraliser les villes, planter des arbres à qui mieux mieux et électriser les transports.
Ces stratégies sont en parfaite adéquation avec la philosophie de notre paradigme économico-industriel, qui préfère s’attaquer aux effets, plutôt qu’à leurs causes. C’est plus rentable dans le court terme, du moins dans un laps de temps d’une ou deux générations. Au-delà de ce temps, les décideurs du moment pensent que ce ne seront plus leurs affaires. Ce seront celles des générations à venir. Dommage, vraiment dommage pour elles.
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